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Plus et plus de fun.
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1 décembre 2009

Plus rien.

La danse, c'est un trésor magique, qui remue les tripes comme on ne peut pas l'imaginer. Improviser, c'est voler.

Danser, c'est donner en toute impunité. On se transcende dans un état où plus rien n'a d'importance, et surtout celle du beau ou moche. C'est la dernière chose qui compte quand on se laisse aller. Ce que je fais, je ne le fais pas pour "faire beau".

De toute manière, ça ne sert à rien que j'esaie d'y mettre des mots.

Cela n'a aucune importance d'essayer de le faire comprendre, et que ça fonctionne ou non ; ou que ça aie l'air d'un raisonnement simpliste, ou non. Mais le fait est qu'il faut le vivre pour le ressentir.

Il faut le vivre.

Tout le monde sait danser.

 

Simplement, dans ce qu'on regarde, il y a aujourd'hui saturation. On sature, ou on bloque, car on est conditionné dans un état d'esprit tellement "open-minded" que plus rien, non, ne surprend un spectateur. On pourrait ici dire un averti ; car quelqu'un découvrant la danse contemporaine peut très bien aprécier et savourer la découverte. Nous, nous ne le faisons plus. Pourquoi ? Serait-ce parce que l'on a dejà tout vu ?

- Du nu sur la scène - Des allusions au sexe/de la masturbation/voire des partouzes. - Un débordement d'érotisme, toujours ( la danse venant du corps ) - Des cris - Des paroles - Des relations humaines - De la violence - De la nourriture - De la boue...

On a l'impression que tout a été inventé, qu'il n'y a plus rien à innover.

Ca semble pourtant impossible. Le génie créateur n'a pas, ne PEUT pas avoir de limites.

On voit des ovnis au cinéma tous les jours. Dans la musique, dans l'art dit "plastique" ou pictural.

 

Alors, que faudrait-il inventer, ou ré-inventer qui puisse vraiment nous faire pleurer ? Tout ce que je vois aujourd'hui sonne creux. Et si je rêverais toujours de devenir danseuse, je ne cacherais pas qu'une certaine culpabilité envers les spectateurs m'envahirais alors toujours plus ou moins... Sont-ils tous des hypocrites, qui se forcent à venir voir les avants-gardes pour "faire distingué" ? Sont-ils eux aussi déçus à chaque fois, et pourtant prêts, acharnés à revenir en attendant un déclic futur ? Si j'étais moi, j'irais jamais voir de spectacles. Si j'étais moi, et que j'étais chorégraphe, je culpabiliserais vis-à-vis de mon utilité face au monde d'aujourd'hui. C'est à débattre, je le conçois. Avant, j'ai d'autres arguments.

 

Ca concerne l'art contemporain. Qu'il soit dans la peinture ou dans le dessin, dans la sculpture ou dans le concept.

C'est la même histoire.

Plus rien n'étonne. On se dit : Oh fort bien fort bien. Mhhm, très interressant. Mais ce qu'on voit à la biennale d'art de Lyon 2009 par exemple... cela nous fait-il réagir au quart de tour ? Sort t-on de là enflammé ?

J'attend des témoignages moins blasés que ceux que j'ai eu, celui que j'ai vécu.

Tout de même,c'est d'un triste... L'art était indispensable, mais aujourd'hui, il disparait de sa "fonction" première, - pour autant que l'on puisse considérer que l'art ait une fonction bien sûr. Mais je n'irais pas jusqu'à débattre de cela ici et avec moi même, j'avais juste besoin d'exulter un peu d'après Lia Rodrigues. - Que je n'ai pas detesté, je le précise au passage ! - ( ma phrase est trop longue, quitte à ce qu'on y est, rajoutons une parenthèse inutile en plus. Voilà. ) et il ( l'art ) nous laisse indifférents.

Je souhaite bon courage à tous les artistes. Il y a encore des gens qui sont là pour venir vous regarder. Mais, bientôt, rares se feront ces gens qui n'auront pour ainsi dire, rien d'autre à faire de leur vie que de venir à l'Opéra.

 

 

Tout cela, à mon humble avis, réside en la faute première du verbe même de "regarder".

La sensation de "voir" est, ma foi, bien plus impersonnelle que celle d'entendre. Et pour donner un contre exemple, la musique touche directement et bien plus simplement n'importe qui. Tout le monde y trouve son compte, et rares sont les individus pouvant s'en passer, et ce sans la pratiquer !

Et la littérature, qui elle réside aussi du fait de voir, vient aussi et surtout d'une source imaginaire. D'une faculté active à vivre ce que l'on lit.

C'est l'inverse pour l'art conceptuel, ou même l'art chorégraphique, qui laissent malheureusement le spectateur dans un état passif. Quoi qu'on en dise, et quoi qu'on se force du mieux qu'on puisse.

Pourtant je persisterais à aimer danser. A aimer dessiner. A aimer.

 

Mais je redirais encore une fois, que les Arts meurent, et que je ne sais pas comment ils pourront se redonner l'éclat qu'ils refletaient jadis.

 

 

James-bond girl.

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