Nous nous enculons.

"Cher Maître,
Nous sommes au mois d'amour ; j'ai dix-sept ans, l'âge des espérances et des chimères, comme on dit - et voici que je me suis mis, enfant touché par le doigt de la Muse, - pardon si c'est banal, - à dire mes bonnes croyances, mes espérances, mes sensations, toutes ces choses des poètes, - moi j'appelle cela du printemps."

Rimbaud

On va s'installer dans la vie. On va arrêter les substances. On va se révolter outrés. On va militer. On va s'inviter. On va boire et manger. On va se marrer à la campagne. On se lâchera pas. On va travailler. On va procéder à une auto-évolution, pokémons à la con. On va rire de nos mômes. On va se créer des souvenirs. On partira pas en couilles. On sera écoeuré des nouilles. On aura tout vécu et tout compris. Mais par pour autant complètement finis.

Passé du présent, présent actuel, futur présent, présentément suffisant. On s'offre en partages, en rire de gorges. On cherche pas la merde. On marche dans sa rue. On sourit aux vieux cons qui se dérident, y'a qu'à voir comme les yeux des gens sont vides... Y'a qu'à voir comme les couilles s'habituent à ne plus se vider. On ne veut plus rien rencontrer. Mais je vais te raconter comme enlacer peut soulager. Mais je vais t'expliquer comme il peut être bon d'aimer sans souffrir et de vivre de désirer.

Tout ces sujets m'insurgent et me vénèrent parce que la philo c'est aussi con que ta mère. Y'a pas besoin de se prendre la tête. Un cause : une conviction. Un sexe : une pulsion. Un soir : une animation. Un cerveau : une passion.

Des couleurs sur les murs de nos villes. Du cochon dans le nez du Persil. Des débats en boucle qui ondulent et tournent en rond. Des gouttières à chats, des pauvres et des plaines aux horizons.

Prenons du recul. Discours fadasse, ambition tiédasse. Pourtant substance éthérée qui flotte au delà du corps et prend tout son sens. Tant qu'on est en vie. Tant que d'autres souffrent. Tant que le progrès aura besoin de changement pour que l'humanité se trouve un arrangement, on pourra se bouger, se donner un sens.

Il n'y a pas d'espoir nul.